En 2022, la consommation d’électricité en Afrique subsaharienne s'appuie majoritairement sur l’énergie fossile, représentant un peu plus de la moitié, soit environ 63% de la production totale. Le charbon constitue le type dominant de cette énergie fossile, avec une part d'environ 42%. En revanche, les énergies bas carbone, représentant plus d'un tiers de la production totale, assurent un rôle crucial dans l'approvisionnement en électricité. L’énergie hydraulique, à elle seule, fournit plus de 27% de l’électricité, ce qui représente la majeure partie de cette catégorie. Les autres sources bas carbone incluent l'éolien (près de 3%), le nucléaire (environ 2%) et le solaire (pratiquement 2%), tandis que la géothermique et les bio-carburants restent à un peu moins de 2%.
Pour accroître la production d’électricité bas carbone, l’Afrique subsaharienne pourrait s’inspirer des stratégies réussies de plusieurs pays. Par exemple, la France et l'Ukraine se démarquent par une forte dépendance à l’énergie nucléaire, avec respectivement 67% et 55% d'énergie nucléaire dans leur mix électrique. Le Danemark et l'Uruguay montrent une voie prometteuse en exploitant l'énergie éolienne, produisant respectivement 59% et 36% de leur électricité à partir de cette source. Le Maroc et le Cap Vert, proches du contexte africain, exploitent également l'éolien avec environ 15% et 14% de part, soulignant l’importance d’investir dans ces technologies vertes. Développer les infrastructures pour l’éolien, le solaire et surtout le nucléaire pourrait considérablement réduire la dépendance aux énergies fossiles de la région, tout en l’aidant à lutter contre le changement climatique.
L’histoire de l’électricité bas carbone en Afrique subsaharienne montre des tendances intéressantes au cours des dernières décennies. En particulier, l'énergie hydraulique a connu une croissance régulière avec des augmentations notables en 2014 (+6,8 TWh), 2018 (+8,5 TWh) et 2020 (+8,3 TWh), démontrant une expansion persistante de cette ressource. La progression de l'éolien a également été remarquable, notamment en 2015 (+2,4 TWh), 2017 (+2,6 TWh) et 2021 (+2,8 TWh). En revanche, la capacité nucléaire a fluctué avec des avancées en 2016 et 2021 mais aussi des baisses notables en 2018, 2020 et 2022. Il est crucial de continuer à soutenir le développement du nucléaire en Afrique subsaharienne pour améliorer la constance de l'apport en électricité bas carbone. Ainsi, la diversification et l'accroissement de l'infrastructure pour le nucléaire, l'éolien et le solaire pourraient garantir un futur énergétique plus propre et plus durable pour la région.