En 2024, la consommation d'électricité en Thaïlande est largement dominée par l'énergie fossile, qui représente plus des deux tiers du total, soit près de 72 %. Le gaz constitue la majeure partie à lui seul, avec presque 58 %, tandis que le charbon ajoute environ 14 % et les importations nettes complètent le tableau avec près de 16 %. En revanche, l'énergie bas carbone, qui inclut des sources plus durables, représente environ 12,5 % du mix électrique. Au sein de cette catégorie, les bio-carburants contribuent à environ 5,7 %, l'énergie hydraulique à environ 2,7 %, le solaire à 2,6 % et l'éolien à environ 1,6 %. Ces chiffres montrent clairement que la Thaïlande a du chemin à parcourir pour diversifier ses sources énergétiques vers des alternatives plus écologiques et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles.
Pour augmenter la production d'électricité bas carbone, la Thaïlande peut s'inspirer des réussites d'autres pays, en particulier ceux qui partagent des contraintes similaires. Par exemple, le succès du Danemark, où plus de la moitié de l'électricité est d'origine éolienne, peut servir de modèle. De même, les pays du Moyen-Orient comme le Liban et la Jordanie ont fait des progrès significatifs avec le solaire, générant respectivement 31 % et 15 % de leur électricité grâce à cette source. En outre, la tendance mondiale démontre que le nucléaire joue un rôle clé dans la réduction des émissions de carbone, avec des chiffres impressionnants en France (68 %), en Slovaquie (62 %) et en Ukraine (55 %). En intégrant des technologies éoliennes, solaires et nucléaires, la Thaïlande pourrait significativement verdir son mix énergétique.
Sur le plan historique, l'évolution de l'électricité bas carbone en Thaïlande a été marquée par des périodes de croissance et de déclin. Dans les années 1980 et 1990, l'énergie hydraulique a traversé des cycles de montée et de baisse, avec des ajouts notables comme 1,8 TWh en 1986 et 2,3 TWh en 1995, puis des baisses comme -2 TWh en 1998. Au 21e siècle, les bio-carburants ont fait un bond spectaculaire, notamment en 2016 avec une augmentation de 10,8 TWh, bien que suivie par des baisses ces dernières années. L'énergie éolienne a aussi connu un moment positif récent, avec une addition de 2 TWh en 2019. Ces variations soulignent le besoin d'une stratégie plus cohérente et proactive pour développer les sources d'énergie bas carbone, en particulier celles qui ont le potentiel d'une croissance rapide et d'une réelle capacité à transformer le paysage énergétique du pays.