En 2022, l'Ukraine se distingue par une proportion notable d'électricité provenant de sources bas carbone, atteignant plus de 70 % de sa consommation totale d'électricité. Le nucléaire domine parmi ces énergies propres, représentant plus de la moitié de l'électricité du pays avec 55 %. L'énergie fossile, composée principalement de charbon à 21 % et de gaz à 6 %, constitue environ 28 % de l'approvisionnement électrique, laissant une marge importante pour réduire davantage les émissions de carbone. Quant aux autres énergies propres, l'hydroélectricité, le solaire et l'éolien contribuent respectivement à environ 10 %, 5 % et 1 % de l'électricité, soulignant un potentiel important pour diversifier davantage le mix énergétique tout en restant bas carbone.
Pour accroître la part d'électricité bas carbone, l'Ukraine pourrait envisager d'étendre ses infrastructures nucléaires existantes, une technologie déjà bien développée et qui joue un rôle clé dans son approvisionnement énergétique. Par ailleurs, s'inspirer de pays comme la Lituanie, qui génère 34 % de son électricité à partir de l'éolien, ou même des pays plus éloignés géographiquement comme l'Australie, où le solaire fournit 19 % de l'électricité, pourrait guider l'Ukraine dans l'optimisation de son parc éolien et solaire. Ces exemples montrent qu'une plus grande part d'électricité propre est réalisable en misant sur un mix diversifié de technologies bas carbone.
Historiquement, l'Ukraine a connu des fluctuations marquées dans sa production d'électricité nucléaire. Dans les années 1980, après une baisse significative suite à l'accident de 1986, la génération nucléaire a rebondi à plusieurs reprises. Les années 1990 ont vu de nouvelles augmentations avec des années comme 1990 et 1996 où la production a augmenté de près de 10 TWh. Le nouveau millénaire a débuté sur une note de croissance, bien que les années récentes, notamment après 2010, aient été jalonnées de baisses conséquentes, culminant avec une chute de 24 TWh en 2022. Ces fluctuations soulignent l'importance stratégique d'une gestion rationnelle des infrastructures nucléaires tout en explorant simultanément d'autres sources d'énergie bas carbone.