Actuellement, la consommation d'électricité en Tunisie repose principalement sur l'utilisation de l'énergie fossile. Plus de 85% de l'électricité est produite à partir du gaz, ce qui constitue la quasi-totalité de la part des énergies fossiles du pays. Les imports nets représentent environ 11% de l'approvisionnement en électricité du pays. En revanche, l'adoption des énergies bas carbone est encore très limitée, représentant moins de 3% de la production totale. La répartition de ces énergies bas carbone se fait presque à parts égales entre l'éolien et le solaire, chacun contribuant à un peu plus d'un pourcentage de la production totale. Cette situation met en évidence la nécessité pour la Tunisie d'augmenter de manière significative sa capacité de production d'électricité propre afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et ses impacts négatifs.
Pour améliorer la part d'électricité bas carbone, la Tunisie peut tirer des enseignements de pays ayant réussi la transition énergétique. Par exemple, l'expérience de l'Uruguay, qui génère près de 36% de son électricité à partir du vent, peut servir de modèle. De même, la Grèce, avec environ 22% de son électricité provenant du solaire, montre la capacité de capitaliser sur des ressources abondantes de manière efficace. Considérant la similarité des géographies et des ressources solaires avec la Tunisie, l'adoption de pratiques similaires pourrait s'avérer fructueuse. Enfin, même si la Tunisie n'a pas encore développé l'énergie nucléaire, observer les efforts de pays comme la France et la Slovaquie, où une part majeure de l'électricité est produite par l'énergie nucléaire, pourrait encourager le développement d'une telle option au niveau local pour garantir une source supplémentaire, stable et bas carbone.
Le parcours de développement des énergies bas carbone en Tunisie a connu des progrès modestes au fil des décennies. Dans les années 1980, le développement de l'énergie hydraulique avait été entamé avec des augmentations régulières par décennie, notamment vues en 1985, 1987 et 1991. Une nouvelle impulsion a été perçue en 2009, marquant l'introduction de l'éolien avec une hausse progressive dans la décennie qui suivit, bien qu'une légère baisse ait été observée en 2015. En 2019, le solaire a commencé à émerger avec des contributions régulières jusqu'à présent, malgré quelques régressions mineures en 2022. Malgré ces avancées, l'absence d'énergie nucléaire demeure une lacune notable, et l'intégration de cette technologie pourrait catalyser un bond significatif vers une production d'électricité plus propre et durable pour le pays.