La Suède a réalisé un exploit remarquable dans le domaine de la production d'électricité, obtenant plus de 98 % de son électricité à partir de sources d'énergie bas carbone. Cela se traduit par plus d'un tiers d'électricité produite par l'énergie hydraulique, presque un tiers par le nucléaire et près d'un quart par l'éolien. D'autres contributions proviennent des bio-carburants à hauteur d'environ 6 %, et du solaire avec un peu plus de 2 %. Seule une fraction infime, soit 1,35 %, provient de l'énergie fossile, réduisant ainsi les impacts négatifs sur le climat et la pollution atmosphérique traditionnellement associés à cette source. De plus, étant un exportateur net d'électricité, la Suède fait également bénéficier ses voisins de ses faibles émissions. Le défi à venir réside dans l'électrification accrue d'autres secteurs comme les transports, le chauffage et l'industrie, qui nécessitera une augmentation significative de la production électrique.
Pour augmenter encore sa production d'électricité bas carbone, la Suède pourrait envisager d'étendre ses capacités nucléaires et éoliennes—deux technologies qui ont déjà prouvé leur efficacité et fiabilité dans le pays. L'extension des centrales nucléaires existantes offrira une solution stable et continue, tandis que l'expansion de l'éolien, qui représente déjà une part importante, contribuera à diversifier davantage le mix énergétique et à exploiter les riches ressources en vent du pays. Grâce à cette stratégie, la Suède pourrait non seulement répondre à la demande accrue d'électricité due à l'électrification de divers secteurs, mais aussi rester un leader en matière de production d'électricité propre.
L'histoire de la production d'électricité bas carbone en Suède montre des tendances variées au cours des décennies. Au début des années 1980, la capacité nucléaire a connu une augmentation notable, avec une hausse de plus de 11 TWh en 1981 et en 1986. Cependant, les années 1990 ont été marquées par des fluctuations, notamment avec une baisse de 13,2 TWh en 1992, bien que compensée partiellement par des augmentations dans l'énergie hydraulique la même année. La tendance à la baisse s'est poursuivie pour le nucléaire en 2000 et 2009. Malgré cela, d'autres contributions, notamment de l'énergie hydraulique, avec des hausses en 1997 et 2001, ont aidé à maintenir globalement l'engagement du pays envers l'électricité bas carbone. La réduction significative de 17,4 TWh de la production nucléaire en 2020 souligne l'importance de pressions extérieures, comme les politiques énergétiques, sur la sécurité énergétique nationale, et renforce l'argument en faveur de l'expansion continue et stratégiquement planifiée des capacités de production bas carbone.